Apprendre et soutenir : les cartes du Dharma

15 Mai 2025

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Carnets de Chantier – Épisode 5

Dès le plus jeune âge, l’apprentissage de la lecture mobilise un grand nombre de connaissances et de compétences – depuis le décodage des lettres et la richesse du vocabulaire à la compréhension du sens du texte.

Dans le Dharma, c’est une tout autre culture qui doit être acquise sur la base de fondations établies par l’enseignement des textes fondamentaux, l’une des vocations de l’Institut de Dhagpo Kagyu Ling. Comme tout apprentissage, cette acquisition passe aussi par des étapes, et demande de comprendre le sens précis des mots utilisés pour tisser, au fil du temps, le lien avec la pratique.

L’Entrée vers l’état de panditDans ce nouvel épisode de nos Carnets de chantier, Julie Walther, résidente et étudiante à Dhagpo Kagyu Ling depuis quinze ans, décrit la raison d’être d’un coffret de près de 60 cartes, chacune portant une définition. Ce coffret a été conçu pour soutenir à la fois l’apprentissage des pratiquants et le projet des Résidences. Les bénéfices de chaque coffret acheté sont en effet reversés entièrement pour ce projet.

Ces définitions sont tirées d’un traité du premier Mipham Rinpoché, L’Entrée vers l’état de pandit, enseigné par khenpo Chödrak Rinpoché à partir de 2010 lors de retraites de la communauté. Un travail extensif de traduction du texte racine tibétain vers le français et l’anglais a été mené par l’équipe des traducteurs de Dhagpo, qui a ensuite sélectionné les définitions reproduites sur les cartes. Une traduction allemande et espagnole des cartes est en cours.

Colère, désir-attachement, orgueil, persévérance, confiance, équanimité etc., c’est en se plongeant dans les définitions des cinq agrégats et des cinquante-cinq événements de l’esprit que l’on commence à comprendre ce qui accroît la vertu, ou au contraire l’entrave, et ce qui permet ainsi de garder le cap sur le chemin vers la libération de la souffrance.

Lors de l’étude en groupe, les étudiants lisent tour à tour un paragraphe de la transcription de l’enseignement pour affiner leur compréhension. Plusieurs étudiants font part à Jigmé Rinpoché de la difficulté à assimiler une telle somme d’informations, à s’en souvenir et à faire le lien avec la pratique. C’est alors à partir de 2014 que Jigmé Rinpoché demande aux étudiants de commencer à répéter les enseignements reçus dans le cursus interne quotidien. « Il nous a demandé de nous entraîner à répéter pour ne pas oublier, explique Julie. Rinpoché a vraiment mis l’accent sur le fait de se souvenir de ce que l’on avait appris. On voit que l’apprentissage est indissociable de la méditation parce qu’à un moment donné, ce que l’on apprend, on va pouvoir le reconnaître, le voir directement dans la pratique. Et ça, c’est notamment grâce au fait de brasser encore et encore ces concepts du Dharma et de s’en souvenir. »

Une fois que l’Institut a été construit, des personnes avaient d’ailleurs demandé à Jigmé Rinpoché qui allait venir y enseigner. Rinpoché avait répondu,

En fait l’Institut, on va le construire de l’intérieur, ce sont les gens d’ici qui à terme vont enseigner. 

Plus qu’une confiance en des personnes, « c’est plutôt une énorme confiance dans le Dharma qu’a Rinpoché, dit Julie. Il sait que ça marche, que ça prend du temps, mais qu’à un moment donné, ça va marcher. »

Ainsi, lors du cursus interne quotidien qui se tient chaque matin pendant une heure et demie, les étudiants de l’Institut s’entraînent à répéter les textes fondamentaux étudiés, et se réunissent par ailleurs en groupe d’études pour creuser leur compréhension. C’est à partir de 2016, lors du stage Clarté et Compassion, que les restitutions publiques ont commencé. Aujourd’hui, l’Institut compte près d’une trentaine d’étudiants qui restituent des enseignements à Dhagpo Kagyu Ling, Dhagpo Kundreul Ling et Dhagpo Möhra, tout comme dans les KTT. « Le premier bienfait des restitutions mis en avant par Rinpoché, c’est qu’on s’entraîne à se souvenir. Et en préparant ces restitutions à plusieurs, on est obligé de creuser notre compréhension », dit Julie.

« Cette petite boîte est comme une concrétisation de tout ce qui s’est mis en place ici : la nécessité d’un institut et d’une bibliothèque préconisés par le XVIe Karmapa ainsi que des textes fondamentaux à étudier indiqués par lui-même. Le XIVe Shamarpa, Mipham Chökyi Lodreu, a systématisé ce curriculum et Jigmé Rinpoché le met en œuvre et accompagne les pratiquants », explique Julie.

Les Résidences de l’Institut permettront justement à un plus grand nombre de s’investir dans les trois dimensions de la pratique : l’étude du Dharma, la méditation et la mise en œuvre au cœur de la vie quotidienne. Lors du dernier stage Chenrezik en mai 2025, Jigmé Rinpoché a partagé sa vision de l’apprentissage et de la pratique :

L’Institut développe ses qualités de manière très simple, année après année, ce qui conduit à un résultat vraiment important. Une forme d’aide mutuelle prend place, permettant d’allier l’étude du Dharma et sa pratique, sur la base de l’expérience ; c’est un développement qui prend place naturellement.

Soutenez le projet !

Dhagpo Kagyu Ling se bâtit ensemble, vous pouvez participer à ce projet de différentes manières :

  • faire un don (don n’ouvrant pas droit à la réduction d’impôt) ;
  • prêter de l’argent ;
  • offrir des matériaux de construction ou vos compétences pour la phase de réalisation ;
  • acquérir une boîte bleue contenant des définitions issues de l’Entrée vers l’état de pandit (disponibles à la bibliothèque ou à l’accueil de Dhagpo).

Restez informés et participez au projet. Pour toute question, n’hésitez pas à nous contacter : dkl.donateurs@darkturquoise-ibis-734510.hostingersite.com

Il vous est possible de soutenir ce vaste projet en faisant un don qui permettra de le mener à bien :

  • Par virement ou par chèque

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