L’unique but de ma vie et de toutes les prières émanant du plus profond de mon cœur est que tous les êtres sensibles soient libérés du joug de la souffrance. Cette prière est continuellement présente dans mon esprit et toutes mes actions servent cet unique objectif.
Cette citation du XVIe Gyalwa Karmapa est extraite du livre de Gerd Bausch, Compassion rayonnante.
Le 13 juillet 1978, lorsque le XVIe Karmapa Rangjung Rigpé Dorjé, depuis son siège de Shedrup Chökorling à Rumtek au Sikkim, écrit une lettre à propos de sa vision pour le maintien du Dharma en Occident, il a déjà accompli plusieurs voyages extensifs aux États-Unis et au Canada de 1974 à 1976 ainsi qu’à travers l’Europe, de novembre 1974 à février 1975, puis en 1976 et 1977, semant des graines de libération dans l’esprit d’êtres venus de tous horizons.
C’est au début des années 60 que des occidentaux en quête de sens, comme le poète Allen Ginsberg, le tibétologue Gene Smith, le réalisateur français Arnaud Desjardins et sa femme Denise, l’artiste française Yahne Le Toumelin, les Danois Hannah et Ole Nydhal, etc. viennent à la rencontre de Sa Sainteté à Rumtek, son siège en exil.
Dès 1963, il envoie Chögyam Trungpa Rinpoché en Grande-Bretagne, puis Kalou Rinpoché aux États-Unis en 1971. Ensuite il est invité en Europe par l’intermédiaire de Georgina et Étienne de Swarte, à la demande de la britannique Guelongma Palmo, et en Amérique par [1] Tenzin Dorjé Namgyal Rinpoché (le canadien George Leslie Lawson, lui-même ordonné par le XVIe Gyalwa Karmapa).
En 1975, il rencontre au Vatican le pape Paul VI, jalon essentiel pour la reconnaissance du bouddhisme en terre de tradition chrétienne.
L’esprit du Karmapa est illimité, sa vision l’est aussi. Comme en témoigne Jigmé Rinpoché dans l’ouvrage Compassion rayonnante :
Le premier pas du Gyalwa Karmapa dans le monde occidental fut comme l’apparition du Bouddha lui-même[…]. Dès son premier voyage en Amérique du Nord et en Europe, le Dharma se répandit dans le monde entier. Nous ne pouvons saisir toute l’étendue de son influence tant elle est incommensurable. [2]
En 1977, dans une lettre écrite à la veille de son départ de France pour conclure sa tournée européenne, le XVIe Gyalwa Karmapa dit ceci :
En Occident, il y a eu beaucoup de grands scientifiques et de progrès technologiques, parmi lesquels certains ont apporté un grand bienfait. Cependant, ces progrès ne peuvent pas apporter la paix de l’esprit et c’est cette appréciation qui a donné naissance à un intérêt spontané pour les précieux enseignements du Bouddha-Dharma sur la véritable nature de l’esprit. Le projet d’établir Dhagpo Kagyu Ling a été conçu à partir de cet intérêt spontané.
Dans cette même lettre, Sa Sainteté indique qu’afin de répondre à l’intérêt pour le Bouddha-Dharma, davantage d’infrastructures sont requises. Il se réfère notamment aux plans qui prévoient la construction d’un tsug lag khang (environnement d’étude et de pratique), d’un grand hall de conférence, d’un centre de retraite (drub dra) où les six yogas de Naropa et le chemin profond du mahamudra puissent être pratiqués de manière appropriée, d’une bibliothèque pouvant accueillir les enseignements du Bouddha dans tous leurs différents aspects, en particulier ceux des quatre écoles majeures du bouddhisme tibétain.
Dhagpo Kagyu Ling, dit-il, sera un lieu où les enseignements profonds du Seigneur Bouddha Shakyamuni pourront être étudiés, compris et pratiqués. Les enseignements immaculés ont été exposés pour le bien de tous les êtres sensibles.
Ceci est un condensé des souhaits de Karmapa pour rendre accessible dans toute leur authenticité le Dharma du Bouddha, projet qui « conduira d’innombrables êtres à une compréhension de la véritable nature de l’esprit ».
Puis dans sa lettre de 1978, il s’adresse de façon plus large aux États-Unis, au Canada et aux pays européens qu’il a visités et dont il constate une aspiration pour le Dharma et qui y sont déjà engagés. Dans cette lettre, Sa Sainteté rappelle l’immensité des efforts accomplis par les mahasiddhas de l’Inde, les innombrables difficultés traversées par les traducteurs tibétains « pour recevoir le Dharma des soutras et des tantras des pandits renommés et des accomplis du noble pays [de l’Inde] » grâce à quoi « les nombreux lieux où l’étude, la contemplation et la méditation ont été appliquées se sont répandus et déployés » permettant de « dissiper la souffrance infinie du mal-être causé par la force des cinq poisons ». Au Tibet par exemple, il rappelle que Marpa le traducteur s’est rendu à trois reprises en Inde, rencontrant beaucoup de difficultés, afin de recevoir les instructions des tantras profonds et secrets qu’il a pratiqués jusqu’à leur actualisation et leur transmission.
Il ajoute :
Grâce aux conditions opportunes que sont les aspirations antérieures des bodhisattvas éminents, sans rien forcer, les habitants du monde, en Orient et en Occident, font des efforts pour rencontrer les lamas dans le seul but de comprendre le sens du Dharma malgré les difficultés. Sans connaître la langue, ils assistent aux pujas, assis dans le fond, et ils sont toujours pleins de confiance, d’aspiration et de joie. Si vous regardez, le courant d’esprit de ces êtres est doté du potentiel réveillé du mahayana, c’est certain. Je crois qu’il est possible d’implanter nouvellement dans leurs pays les bases fondamentales du Dharma authentique du fait de causes, de conditions et de tendrels propices.
Afin de soutenir le mûrissement de ces tendrels, Karmapa envoie des maîtres tels que Nenang Pawo Rinpoché, son représentant Jigmé Tsewang, khenpo Rinpoché Tsültrim Gyamtso et lama Guendune Rinpoché afin qu’ils développent le Dharma authentique.
Karmapa demande à ses disciples d’aider, avec leur corps, parole et esprit, à répandre le profond et authentique Dharma, et il assure qu’il veillera à ce que « tout emprunte la bonne direction dans cette vie et dans les prochaines. » C’est ainsi que s’établit la connexion profonde entre enseignant et étudiant, par la bénédiction du maître et l’ouverture du cœur du disciple.
Cinq ressources complémentaires
Un réseau de centres d’apprentissage et de méditation pour accéder au bouddhisme
Un réseau de bibliothèques pour préserver les enseignements et les rendre accessibles
Des instituts pour acquérir une connaissance précise des enseignements
Des lieux de retraite pour approfondir la pratique méditative
Des lieux de vie pour perpétuer une tradition vivante
Ces photos proviennent de nos archives ou ont été recueillies dans le cadre des recherches pour les 50 ans de Dhagpo Kagyu Ling. Nous n’avons pas pu identifier tous les auteurs. L’utilisation des photos est à titre informatif dans le cadre de la célébration des 50 ans de Dhagpo Kagyu Ling. Leur usage est limité à cette actualité et à notre site et n’est pas à usage commercial
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